Les vivants qui gèrent leur impact environnemental tentent d’en réduire la négativité. Alors pourquoi ne pas envisager de perpétuer cette façon d’être au-delà de son décès, en réduisant l’impact carbone et la propagation souterraine des produits d’embaumement (formol) lors d’une inhumation ?
Quel est l’impact environnemental d’une inhumation ?
Aujourd’hui, deux tiers des Français choisissent d’être inhumés après leur décès. Le corps du défunt est alors embaumé pour être conservé, en sachant que les méthodes de thanatopraxie nécessitent l’emploi d’une dizaine de litres de formol ainsi que d’autres produits chimiques pleinement négatifs pour l’environnement.
Une fois le corps enterré, et même s’il est « protégé » par le cercueil, ces produits vont se diffuser dans la terre et dans l’eau, polluant les sols du cimetière et de ses alentours. La solution écologique ne se trouve donc pas dans l’inhumation.
En effet, cette pratique, outre le nombre d’arbres abattus et importés en France pour la fabrication des cercueils et la pollution des sols, le bilan environnemental est (logiquement) négatif.
La crémation est-elle une solution écologique ?
Lors de la crémation, le corps humain subit une température d’au minimum 800°C, nécessaire pour réduite totalement le corps en cendres.
Ce résultat demande environ 20 litres d’essence et diffuse du CO2 et des dioxines, ainsi qu’éventuellement du mercure, dû à la présence de plombages dentaires. Il ne faut pas non plus oublier que le corps du défunt repose dans un cercueil et que cela nécessite de sacrifier un certain nombre d’arbres (1 m3 de bois est requis pour réaliser 6 cercueils).
Sans être une solution écologique préservant l’environnement et même si le bilan carbone d’une crémation est élevé, cette pratique évite la diffusion de produits chimiques dans les sols et l’usage de pesticides et d’eau, indispensables dans l’entretien des cimetières.
Qu’en est-il des solutions écologiques ?
Une des solutions écologiques pour les personnes refusant la crémation, est de se pencher en premier lieu sur la fabrication du cercueil. Nous l’avons vu, le nombre d’arbres nécessaires pour réaliser 6 cercueils est important, il faut donc que ce bois soit issu de forêts de cultures responsables où chaque arbre coupé est remplacé par un nouvel arbre, planté de manière à régénérer la forêt.
Les colles, vernis et éventuellement peintures présents dans la fabrication d’un cercueil (et d’une urne) sont nocifs et peuvent être remplacés par de l’amidon de pommes de terre (maïs) et de l’eau.
Plus efficacement et sans être obligés de s’intéresser à la provenance des arbres, pourquoi ne pas utiliser des matériaux totalement biodégradables, déposer l’urne dans un biocimetière ou inhumer le cercueil dans une tombe végétalisée ?
- L’utilisation de matériaux biodégradables
Le carton, le papier mâché, l’osier, la laine ou encore le bambou sont des matériaux alternatifs très intéressants dans le cas d’une inhumation écologique. Si les cercueils et les urnes ainsi réalisés sont décorés à l’aide de peintures ou teintures à l’eau et dépourvus de poignées ou autres accessoires en métal, ils sont alors biodégradables à 100 %
Pour une crémation, ces matériaux biodégradables représentent également une solution écologique : ils consomment peu d’énergie lorsqu’ils brûlent et ne dégagent aucun métal lourd, ce qui les rend moins polluants.
Les cartons fabriqués à partir de papier recyclé et la colle biodégradable, forme le duo idéal pour la fabrication de cercueils et d’urnes. Ces derniers sont biodégradables et même « compostables » : ils se dégradent rapidement et ne dégagent aucune pollution.
- Les biocimetières
En France comme partout, les biocimetières ou cimetières naturels se développent, comme le symbole d’un attachement à la nature dans le respect de l’environnement. Ces lieux permettent de respecter les croyances de chacun en autorisant la cérémonie traditionnelle d’inhumation, tout en préservant l’environnement.
Les corps inhumés dans un biocimetière sont déposés en terre dans une urne ou dans un cercueil biodégradable. Sans avoir reçu de soins de conservation, ils sont exempts de produits polluants.
- Les tombes végétalisées ou sépulture paysagère
Une tombe végétalisée est généralement recouverte de végétaux. Elle répond aux dimensions officielles de la pierre tombale « classique » et doit pouvoir être démontée dans le cas d’une exhumation ou dans le cas où un corps est ajouté à ceux déjà présents.
La tombe végétalisée respecte les conditions d’hygiène, d’isolement et d’étanchéité exigées par la loi. Les végétaux et autres décorations de cette tombe doivent avoir des dimensions acceptables afin de ne « déborder » sur les sépultures voisines.